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Courrier de l’Ouest
Justine BRICHARD
Publié le
« Je suis plus épanoui et je vais mieux », ressent ce jeune passé par un chantier d’insertion
L’association des Chantiers Peupins est présente dans le Bocage bressuirais depuis 31 ans. Ce partenaire des Ateliers du Bocage, membre du mouvement Emmaüs, œuvre pour l’insertion socioprofessionnelle. Lorys Guilmeau, 24 ans, a bénéficié de ce tremplin.
Lorys Guilmeau est âgé de 24 ans. Originaire de Cholet, il est arrivé dans les Deux-Sèvres lorsqu’il était jeune. Mon parcours scolaire était mitigé. J’avais des difficultés en mathématiques et je ne pouvais pas faire un bac général, explique-t-il. Je me suis tourné vers un bac pro Technicien menuisier agenceur au lycée Saint-Joseph, à Bressuire.
Ce choix, il dit l’avoir fait par défaut
. Il a pensé à la vente, à la mode, à l’ébénisterie mais aussi à la mécanique. Des freins semblaient s’immiscer entre ses souhaits et lui. En fait, Lorys Guilmeau a freiné ses envies car il ne voulait pas partir de chez lui et mettre ses proches en difficulté. L’internat a un coût qu’il ne souhaitait pas faire peser sur sa famille. Mais, une fois diplômé, son arrivée dans le monde professionnel n’a pas été simple. Le jeune homme n’arrivait pas à s’épanouir dans les entreprises où il travaillait. Ce n’était pas sa voie.
Une période de plus d’un an sans travailler
Ce constat lui a fait peu à peu baisser les bras et perdre en motivation. Il a travaillé six mois dans une entreprise agroalimentaire de Cholet puis il est resté au chômage pendant un an et demi. Durant cette période, il a refusé les missions qu’on lui proposait et a peiné à se motiver pour aller aux rendez-vous ou aux ateliers proposés par France Travail.
Finalement, c’est par le biais de la Mission locale qu’il a rejoint les Ateliers du Bocage (ADB) et intégré l’atelier palettes durant quatre mois. Mais son contrat n’a pas été prolongé car le jeune homme n’était pas assez productif. En fait, les contraintes ne sont pas les mêmes entre les ADB et les Chantiers Peupins, qui n’ont pas les mêmes contrats pour la réalisation de palettes. A Bretignolles, les quatre encadrants veillent d’abord à ce que la personne travaille en sécurité, puis en qualité. Le rendement ne vient que dans un troisième temps. On a de vraies commandes, de vrais clients et de vrais délais mais on ne peut pas demander un rendement tout de suite
, explique une encadrante.
Lorys ne voulait pas rejoindre les Chantiers Peupins. Finalement, il s’est ravisé et a rejoint l’équipe le 13 octobre 2024. Aujourd’hui, il voit le chemin parcouru et sait qu’il a fait le bon choix. C’est d’ailleurs pour cela qu’il a tenu à témoigner.
Des actions mises en place
Pour lever des freins à l’emploi, son accompagnatrice socioprofessionnelle l’a aidé à faire les démarches pour passer son permis de conduire. Le jeune homme est en train de s’entraîner au Code de la route. Il sait qu’avoir son permis sera quelque chose de précieux pour trouver un emploi durable.
De plus, il converse depuis plusieurs mois avec une infirmière en santé mentale. Au départ, je ne voulais pas faire ces séances mais elle m’aide à travailler sur moi. La santé mentale est importante ici, car on vit tous ensemble
, souligne-t-il. La mixité du public accueilli lui a permis de s’ouvrir. J’ai fait un travail sur moi pour accepter la différence des autres et les Chantiers Peupins m’ont permis de connaître d’autres cultures. C’était très enrichissant
.
Aujourd’hui, Lorys Guilmeau parle de cette expérience au passé. Il vient tout juste de réintégrer les Ateliers du Bocage. Quand il se retourne sur les mois passés ici, il remarque qu’il a gagné en assurance et en confiance en lui. Les Chantiers Peupins m’ont fait évoluer, ressent-il. Je suis plus épanoui et je vais mieux mentalement. Aujourd’hui, j’ai envie de venir travailler.
Surtout, il se projette et envisage de passer les tests d’entrée en gendarmerie en mars. Si ça ne fonctionne pas, alors il aimerait faire une formation de mécanicien à Niort.
Et Lorys Guilmeau de conclure : Il ne faut pas que les jeunes éloignés du monde du travail hésitent à venir aux Ateliers du Bocage ou aux Chantiers Peupins. Ils m’ont beaucoup aidé et ça m’a ouvert des portes
.
A savoir : un contrat d’insertion de deux ans maximum
Les Chantiers Peupins accueillent des hommes et des femmes de 17 à 64 ans. Une vingtaine de personnes sont présentes au quotidien (18 ETP). Les contrats d’insertion sont renouvelés tous les quatre mois, et le parcours dure au maximum deux ans.
Le site propose différents supports d’activité : la production de palettes, la réalisation de mobilier à partir des déchets de bois du bâtiment, le tri des déchets d’emballages industriels.
En 2024, les Chantiers Peupins ont accueilli 60 personnes. 45 % ont eu une sortie positive ou dynamique, c’est-à-dire un retour à l’emploi en CDI, CDD ou le commencement d’une formation.
